Boby la Plante : l’enseigne des plantes dépolluantes
Ils n'étaient pas entrepreneurs et n'avaient pas vraiment la main verte. Aujourd'hui leur duo promet de... dépoter, et le mot n'est pas qu'un jeu de langage un peu facile. Dans la boutique de poche qu'ils viennent d'ouvrir à deux pas du Panthéon (Ve), Smain Segai et Benjamin Marie, trentenaires aux rêves d'enfants mais à la tête sur les épaules, savent qu'ils ont eu raison de faire pousser des idées et de transformer un échec en défi.
Quatre ans ont passé depuis que les jeunes patrons de « Boby la Plante », qui se sont connus et sont « devenus potes » dans le théâtre où tous deux travaillaient, ont en même temps perdu leur job. La reconversion fut d'abord hésitante. « Je savais seulement que je voulais monter quelque chose avec mon ami, on n'avait pas encore le projet mais on savait qu'on essaierait ensemble », raconte Smain.
La bonne idée, c'est dans le jardin paternel que Benjamin l'a eue et l'a laissée germer. Ou plutôt dans la pépinière de sa belle-mère, en Bretagne. Plus que les fleurs ou les fruitiers, ce sont les plantes vertes qui ont murmuré à l'oreille de Benjamin. Son étude de marché, il l'a commencée en regardant autour de lui. « On s'est rendu compte que 90 % des gens ont des plantes chez eux. Dans le jardin, à la maison, pour la décoration ou parce qu'ils aiment s'en occuper... Alors pourquoi ne pas en faire notre spécialité ? » Leur idée : les plantes dépolluantes. Tous ces bambous, fougères, cactus et autres chlorophytum, reconnus ou réputés assainissants ou efficaces contre les effets de certains toxiques ou certaines ondes électromagnétiques. En ouvrant leur petite boutique rue du Cardinal-Lemoine, les autodidactes savourent la récompense de quatre ans de sacrifices avant de « se poser ». Il y a quatre ans, ils stockaient leurs plantes dans la chambre de Smain, apprenaient au jour le jour à fabriquer des cadres de tableaux et faisaient leur première vente dans un comité d'entreprise solidaire.« On n'était pas du sérail, mais le bouche-à-oreille nous a ouvert d'autres portes, les gens ont vu qu'on faisait de la qualité, que c'était sérieux et original », racontent-ils, rougissant presque de l'engouement qu'ils ont éveillé. Des petits marchés de la banlieue parisienne en comités d'entreprise, la clientèle s'est étoffée et « les » Boby la plante ont créé un site Web. « Mais la vente par Internet, ce n'est pas notre truc, expliquent-ils. On voulait le contact avec les clients, leur montrer ce qu'on fait. Nous, c'est devenu notre passion, on sait qu'on est dans le vrai. »